Le Silence du Sport Ouest-Africain aux Jeux Olympiques de Paris 2024 : Une Réflexion Géopolitique



Les Jeux Olympiques, depuis leur renaissance moderne, ont toujours été plus qu’une simple compétition sportive. Ils sont un miroir des ambitions géopolitiques des nations, un champ de bataille symbolique où la gloire d’un pays peut être projetée sur la scène mondiale. Malheureusement, pour l’Afrique, et particulièrement l’Afrique de l’Ouest, ces Jeux Olympiques de Paris 2024 mettent en lumière un malaise profond : l’absence de résultats tangibles, reflet de l’état de sous-développement sportif de la région.


État des Lieux


Les Jeux Olympiques sont maintenant derrière nous, mais pour l’Afrique de l’Ouest, ils laissent une empreinte de honte et de frustration. Parmi les 991 athlètes africains qualifiés, l’Afrique de l’Ouest, souvent vue comme le cœur vibrant du continent, s’est distinguée non par ses succès, mais par son incapacité à répondre aux attentes élevées. Avec seulement une médaille remportée par la Côte d’Ivoire, cette région, censée être un pilier du sport africain, connaît un revers cuisant. C’est une débâcle qui met en lumière l’écart entre le potentiel affiché et les performances réelles sur la scène internationale.

 Photo statistique des médailles africaines


Les chiffres sont impitoyables : 39 médailles pour l’ensemble de l’Afrique, et parmi elles, une seule provenant d’Afrique de l’Ouest. Pendant que l’Afrique de l’Est, menée par le Kenya, collectionnait les médailles d’or avec une aisance déconcertante, nos athlètes, eux, peinaient à franchir les premières étapes de leurs compétitions. Comment expliquer une telle différence de performance sur un même continent ? Pourquoi l’Afrique de l’Ouest, qui compte certaines des nations les plus peuplées et les plus économiquement puissantes du continent, est-elle à ce point incapable de rivaliser sur la scène internationale ?


Les succès individuels sont rares, les victoires collectives inexistantes. Tandis que le Botswana, un petit pays d’Afrique australe, produit des champions comme Letsile Tebogo, capable de briller sur la scène mondiale avec une médaille d’or et un record d’Afrique, les nations ouest-africaines ne semblent pas même pouvoir espérer des podiums. Cette stagnation est inacceptable. Elle est le reflet d’une gestion sportive désastreuse, d’un manque cruel d’infrastructures, et d’une absence totale de vision pour l’avenir du sport dans la région.


Il est temps de regarder cette réalité en face : l’Afrique de l’Ouest a échoué. Ces Jeux Olympiques ont mis à nu les faiblesses d’une région qui, malgré son potentiel humain immense, semble condamnée à jouer les figurants. Tant que des mesures radicales ne seront pas prises pour révolutionner notre approche du sport, tant que les dirigeants continueront de fermer les yeux sur le sous-développement sportif, tant que les jeunes talents ne seront pas identifiés, formés et soutenus dès le plus jeune âge, l’Afrique de l’Ouest continuera de collectionner les désillusions.


Les Jeux Olympiques ne sont pas seulement une question de sport; ils sont aussi une affaire de représentation internationale. Chaque médaille gagnée ou perdue influe sur l’image d’une nation, son prestige, et, dans une certaine mesure, sa capacité à influencer les affaires mondiales. Pour l’Afrique, et particulièrement pour l’Afrique de l’Ouest, cette débâcle mets en lumière une marginalisation qui s’étend au-delà du sport. Les succès olympiques permettent non seulement de projeter une image de puissance, mais ils renforcent également les sentiments d’unité nationale et de fierté collective.


Une Alerte pour l’Avenir


Comme l’a si bien dit Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Si l’Afrique de l’Ouest ne prend pas conscience des causes profondes de son échec sportif — le manque d’infrastructures, le désintérêt pour le sport de haut niveau, l’absence de soutien financier — elle continuera de récolter des défaites amères lors des futures compétitions internationales. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ne sont pas un échec isolé; ils sont le symptôme d’un mal plus profond qui, sans une réforme radicale, continuera de saper les ambitions sportives africaines.


Conclusion


Les résultats des Jeux Olympiques de Paris 2024 sont un signal d’alarme pour l’Afrique. Alors que le monde évolue rapidement, le sport reste un moyen crucial pour les nations de se distinguer sur la scène mondiale. Si l’Afrique de l’Ouest veut éviter de répéter les erreurs du passé, elle doit investir massivement dans le développement sportif, en faire une priorité nationale, et ainsi permettre à ses athlètes de briller à l’international. Les prochains Jeux Olympiques ne doivent pas être une répétition de cet échec, mais le point de départ d’une renaissance sportive pour tout le continent.


Écrit par TODEMA WOWO





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